Je suis tout de suite saisie par les terres sauvages du Causse Méjean. Leur intensité et leur immensité m’émerveillent tout autant qu’elles me fragilisent. Je me lance d’abord à leur rencontre avec mes réflexes de randonneuse, j’arpente les chemins tracés, une carte et une boussole à la main. Je marche loin, touchant les limites du plateau, sentant ses étendues, ses reliefs. Et puis je ralentis, m’accordant au rythme du Causse. Mes pensées et mon souffle se calment. Je commence à sentir la force du vent, la puissance du silence. Mon corps s’éveille, mon regard se concentre. Le besoin de peu, d’être au plus près des éléments, s’installe, et avec lui, celui de m’arrêter et de photographier. Je passe de l’infini au détail, de l’extérieur à l’intérieur. Au fil des saisons et de mon cheminement, seul reste l’essentiel : mes points d’ancrage dans ce paysage.
Série réalisée d’août 2015 à mai 2016 dans le cadre d’une résidence d’artiste proposée par Marseille Photographie